Dikrõmatik est une mise à l’épreuve de la présence du corps par différentes combinaisons de matières sonores et visuelles. L’espace fonctionne comme un petit théâtre modulable. Il est le creuset où le corps expérimente le contact avec ces matières, un contact qui précipite le mouvement dans une nouvelle composition vibratoire.
La conception de Dikrõmatik a pour point de départ un documentaire radiophonique sur l’apprentissage de la chirurgie sur des cadavres. Ce reportage contrasté à la limite du supportable et pourtant plein d’humanité, a inspiré cette mise à l’épreuve du corps vivant et plus largement une réflexion sur des phénomènes de distorsion visuels et phoniques.
Est née alors une volonté d’explorer une sorte de sas de la perception où la vue et l’ouïe hésitent, où la matière se fait duelle. De cette dualité qui trouble les organes sensoriels naît une impression de mouvement ; un mouvement illusoire, immobile, et pourtant sensible, comme lors de la perception des anamorphoses, où l’œil et l’oreille perdent leurs habitudes du réel et ne sont plus aptes à le fixer.
Le dispositif scénographique et visuel de Dikrõmatik est un espace mouvant qui stimule une expérience physique de l’œil où celui-ci perd ses propres repères.