Incantus
2007
Puisque c’est ainsi. Du point où nous nous trouvons, la joie n’existe pas. Notre peau s’épaissit et craque autour de nos articulations. Il faut tuer. Tuer quelque chose pour voir. Abandonner, s’alléger, perdre du poids, jeûner, boire pour atteindre un espace où le corps trouve de l’air. De l’air pour une musique qui nous porte proche d’une transe. Qui nous transe-porte. C’est la voie unique. Point de salut. Des notes, un chant qui rythme le presque vide pour tenter de réinvestir notre espace : le plateau.
Nous savons que c’est un effondrement et que ceux qui parviendront à rester debout sont nos héros. Des héros quelques secondes mais notre seul espoir. Nous voulons les voir dans la lumière encore une fois.
Venir se confronter
Pour résumer l’état de nos intentions aujourd’hui.
Venir se confronter car il s’agit bien d’un combat pour définir nos désirs et les porter sur scène.
Venir se confronter pour définir ce moment où l’on entre sur un plateau, où le corps se dessine et où le mouvement débute.
A travers une exploration des rapports du son, de la voix et de l’image, se jouer des automatismes de la perception et inciter à une attention particulière des corps ; Incantus travaille à une matière incantatoire, qui appelle les danseurs à affirmer leurs présences et libérer le mouvement.
Un appel collectif vers le plateau pour définir les enjeux de l’acte chorégraphique et lui permettre de trouver ses zones de forces, ses points d’appuis. Un appel sans à priori, mais comme la somme d’expérimentations qui le porte dans un acte fondateur à investir l’espace.