Hauts Cris (miniature)
2005
Je suis le champ sanglant où la fureur hostile / vomit le meurtre rouge et la scythique horreur / qui saccage le sang, richesse de mon cœur.
Agrippa d’Aubigné – Le Printemps
Il est seul, dans un espace trop petit pour lui, et chacun de ses mouvements résonne de façon extraordinaire, comme si chaque déplacement, aussi petit soit-il, était lesté d’une tension énorme. Autour de lui, l’espace convivial d’une salle à manger semble écrasé par sa présence et prêt à voler en éclats. Entre cet espace et le public, un tronc d’arbre repose sur le sol et sert de projection à un poème d’Agrippa d’Aubigné. Frappé par le danseur, le tronc d’arbre se révèlera être un tambour de bois. Peut- être s’agit-il de trouver une musicalité physique au poème, une sorte de contrepoint polyphonique − corps, voix, bruitages – à ces alexandrins chargés d’horreur et de révolte. Peut-être s’agit-il aussi de trouver un espace, comme ces “miniatures” de l’époque médiévale peintes sur un bout de bois qui libèrent le subconscient de ses traumatismes et l’aident à transformer sa plainte.
Hauts Cris (miniature) travaille sur différentes échelles de représentation de l’espace et du son pour révéler un état intérieur lié au cri. Le corps s’inscrit comme vecteur principal, catalyseur de l’espace et du son : l’espace en perspectives accentuées lui propose une visibilité précise et lui révèle certaines zones de tension. Le son et particulièrement la production vocale l’obligent à trouver ses lignes de force pour imposer son parcours. Cette double combinaison, corps-espace et corps-son, est la base de l’écriture de Hauts Cris (miniature) et trouve sa singularité dans son interaction permanente.
Tout autour de la tête
Ouvrir la bouche pour expulser l’air de réserve des poumons.
Ouvrir la bouche pour commencer à inspirer l’air qui est autour de la tête.
Terminer par le nez pour remplir complètement les poumons, en pensant bien à détendre le diaphragme, élargir les côtes et ne pas bloquer la gorge.
Une fois que l’air qui était tout autour de la tête remplit les poumons, et avant que ne commence l’expiration rester vigilant pour que tout demeure fluide.
Maintenant concentrer toute l’énergie dans un seul but : rejeter l’air qui était, il y a quelques secondes tout autour de la tête, le plus loin possible, pour ne plus le respirer.